Les écrivains sont-ils tous fous ?
S’il y a bien une idée qui entoure les grands écrivains et les artistes en général, c’est celle de leur supposée folie. En effet, on peut s’imaginer avec une étrange facilité l’écrivain, cet être torturé, artiste maudit et incompris évoluant dans un monde trop dur. La folie, la bonne amie des écrivains ?
Tout d’abord, entendons-nous sur le terme folie, ne délivrons pas de faux espoirs, si votre cas relève de la grande psychiatrie, que vous avez une envie irrésistible de manger le pinceau qu’on vous tend et un curieux besoin de vous tailler des ailes dans le papier de vos manuscrits, il y aura peu de chance que vous deveniez le prochain Hugo (écrivain plutôt sage en passant qui compte à son actif seulement quelques frasques sexuelles). C’est plutôt une folie moindre qui animerait nos hommes de plume, mais pourquoi ?
Sensible, trop sensibles ?
Tentons d’établir le tableau clinique de l’écrivain. Il y a un trait de personnalité qui semble dominer et que le plus grand nombre leur concédera facilement : leur sensibilité. Sans tomber dans le cliché de l’écorché vif, on peut raisonnablement penser que l’écrivain est un être plus sensible que la moyenne. Il semble en effet, ressentir les choses avec une grande acuité, comme s’ ils percevaient les mélodies secrètes du monde.
Fragiles
C’est peut-être tout simplement cette trop grande sensibilité qui peut amener chez eux une certaine fragilité. On rit plus fort, mais les douleurs apparaissent plus grandes dans un monde considéré comme une vallée de larmes. On peut alors avancer l’hypothèse que cette fragilité puisse constituer un terrain favorable à l’émergence de pathologies mentales comme la dépression ou la mélancolie clinique. Des maladies qui peuvent mener peu à peu à l’isolement. Un retrait qui peut être à double tranchant et qui peut venir servir une formidable capacité de travail, faire éclore d’un coup un élan de génie sauvage ou faire définitivement sombrer dans la peur et la folie.
Dépendants
Les artistes ont de la peine et certains ont choisi de fuir leur détresse en se réfugiant dans les paradis artificiels. Longue est la liste des écrivains qui tout au long de leur vie ont entretenu une addiction aux stupéfiants. Les drogues, il n’est plus utile de le démonter, peuvent faire des ravages et mettre en péril la santé mentale des artistes.
Libres
Heureusement les cas avérés de folie véritable ne sont pas plus nombreux chez les écrivains que dans le reste de la population. Des névrosés, des suicidés, le monde en est hélas ! peuplé. La folie des artistes est donc à chercher ailleurs. Et si elle résidait dans leur originalité, leur dégout des conventions, la rupture qu’ils installent avec leurs contemporains qui pour peu qu’ils soient un peu rageux, auraient tôt fait de les qualifier de fous !
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